Mémoires d'un abyssal [Par Dvarg]

Diccultia du 12ème d'Aoct de l'an III - Terres des Abysses.

De la pluie, encore de la pluie, toujours de la pluie... C'est sous une véritable tempête que j'arrive sur la terre des Abysses. Embourbé jusqu'à la taille, j'avance à la vitesse d'un elfe après avoir rencontré un abyssal... Au prix d'énormes efforts, j'arrive enfin devant le trou béant des mines abyssales.
Ce complexe réseau, de couloirs et de petites salles, fut créé à la base pour la recherche de minerais, mais il s'est vite transformé en piège à idiots. En effet, bon nombre d'aventuriers sont venus chercher richesses et gloire, mais n'ont trouvé que l'angoisse, la faim, le désespoir et la mort. J'espère faire parti de ceux qui ressortiront de là avec la gloire et tout et tout, plutôt que de devoir sortir en rendant visite au passeur...

La pluie tombe toujours et, d'un seul coup, sûrement à cause de mon immobilité, je me suis enfoncé jusqu'au torse... Après une heure de lutte contre la boue, l'eau et mon équipement, je parviens enfin à m'extirpé de ce mauvais pas. Brandissant alors mon poing vers le ciel, je me mis à maudire tous les dieux.

"Iridius, s'pèce de fiotte ! Si t'existe vraiment, descend pour t'battre... Pfffff, t'es qu'un faux dieu qu'existe même pas.
Et toi Sorad, j'veux même pas en parler... T'es l'pire dieu qu'j'connaisse. Dieu des elfes, autant dire qu'tes l'plus faible de tous. En plus t'aime utiliser la magie ! Mais t'sers vraiment à rien comme dieu...
Hécate, Hécate, Hécate... Déesse qui sait même pas c'qu'elle veut ! Un coup j'suis avec les vampires, un coup j'te les renies, un coup j'reviens. T'es vraiment qu'une catin. En plus t'es la déesse d'un peuple de suceurs ! A ta place j'aurais honte !
Et le meilleur pour la fin, j'ai nommé le magnifique Gorhan. Toujours à aider ces saleté d'fientes d'bewoks d'montagnards, mais nous : que dalle ! T'sais quoi, va t'faire mettre par le trident d'Tharok, j'suis sûr qu'ça t'f'ra pas d'mal. P'têt même qu'ça t'remettrait les idées en place."

Puis, sans prévenir, un éclair déchire le ciel. L'un des seuls arbres qui pousse sur ces terres arrides se coupe en deux sous la puissance du choc. Il commence alors à s'embraser et PAF !

Je me retrouve d'un seul coup dans une pièce sombre et très peu illuminée. Je me frotte la tête, mon casque ne m'a pas assez bien protégé et une petite bosse de la taille d'un oeuf de Gamlis commence à pousser. Je lève alors les yeux et quelques gouttes tombent sur mon visage. Regardant l'échelle, je comprend alors que je suis dans les mines abandonnées des Abysses.

Mais comment ai-je attéri là ? Ce ne sont tout de même pas les Dieux qui m'ont poussé ? Pffff... Ces moins que rien ne méritent même pas que je pense à eux. Je ne crois qu'en Dradik, mon bras, ma pioche et mes frères. Le reste, ce ne sont que des histoires d'elfes.

Je me redresse et regarde autour de moi... Rien... Rien que des galleries à perte de vue.

"Nom d'un bewok en ruth, mais comment qu'j'vais trouver des monstres ou des parchos ici moi ?"

Prenant mon courage à deux mains, j'avance dans le premier couloir qui s'offre à moi. J'avance d'abord lentement, puis, plus le temps passe et plus je prend confiance. Finalement, ces mines n'ont rien de bien méchant à cacher... Cependant, plus j'avance, et plus la complexité et l'ampleur du lieu m'impressionnent. En effet, il a fallu des dizaines et dizaines d'années à des nains en pleine possession de leur moyen pour pouvoir faire ce magnifique ouvrage.

Tandis que je promenais distaitement ma main le long de la paroi, je ressenti tout à coup une très vive douleur à l'arrière-train.

"Waï !!! Mais qu'est qu'c'est qui m'trou l'fion comme ça ? M'dit pas qu'Tharok et son trident m'ont suivis ?"

Je me retourne alors vivement pour voir mon agresseur, mais rien...

"Bizarre, c't'affaire, faut qu'j'garde un oeil ouvert et l'bon ! Surtout qu'm'en reste qu'un, donc ça va pas être dur pour trouver l'quel qu'c'est l'bon ! Mouarf, mouarf, mouarf..."

Je reprend donc mon chemin et pour la deuxième fois , quelque chose me pique le derrière.

"Nom d'un tonneau d'Abervick frelatée !!! J'va m'le faire l'mariole qui m'tire des flèches ou des sorts et qu'abime mon magnifique mon popotin !"

Je me retourne pour la deuxième fois, mais ne vois toujours rien. Je décide alors de tater mon postérieur pour voir si ce sont des flèches ou des sortilèges qui m'ont touché.
Mes mains descendent lentement et finissent par toucher de la fourrure.

"Arf... Savent plus quoi inventer c'te salop'rie d'tapette d'archer pour leurs stupides flèches. D'la fourrure... On aura tout vu !"

Je commence à descendre le long de cette fourrure pour atteindre le point de départ de ma douleur et ainsi retirer les flèches qui me font mal.
Mes mains continuent leurs lente descente jusqu'à toucher quelque chose de plus dur.

"Tiens, l'est marrante c'te flèche, l'est chaude et elle bave... Sont vraiment pas comme nous ces tapettes."

Réfléchissant une demi heure à l'étrangeté de la chose, je décide finalement de taper un grand coup dedans pour qu'elle se casse.

"'Tention... A la une, à la deux et à la trois !"

SPROTCH !!!

"Bah qu'est qu'c'est qu'c'te bruit ? Normalement ça fait pas ça une flèche... En plus, j'ai la main pleine d'sang."

Me retournant pour la troisième fois, je constate qu'en fait, ce n'était pas une flèche qui était plantée dans mon arrière train, mais bel et bien un loup. J'étais impressionné.

"Waaaaa !!! Z'envoient même des loups maint'nant avec leurs arcs... Sont devenus blèzes les gars. Bon c'est pas tout ça, mais faut qu'j'retrouve l'crétin qu'm'a fait ça pour lui montrer qu'on m'balance pas des loups dans l'fion comme ça !"

D'un pas lourd et décidé, je franchis un autre couloir, à la recherche de mon agresseur.

Note du Traducteur - Ainsi prit fin la première bataille de Dvarg contre un monstre...

Merniss du 22ème d'Aoct de l'An III - La fontaine pourpre au milieu des mines abysales.

J'attendais patiemment...

Cela faisait quelques jours que j'étais là. J'avais tourné en rond désespérément sans trouver la moindre trace d'un monstre ou autres richesses. Cependant, au détour d'un lugubre couloir, j'aperçu deux parchemins au sol. Je parvint à déchiffrer le titre des deux : Vision des blessures et Zéro absolu.

"Nyark, nyark, nyark, gloussais-je... Zéro absolu, c'est bien un nom pour tapette ça ! Bon, j'préviens Landva', y'a qu'lui qui pourra m'dire si j'les garde ou si j'me torche avec ces parchos..."

Une fois le corbeau envoyé, je continuais mon périple. Continuant droit devant, comme je l'avais toujours fait, je tombais nez à nez avec un immense dragon.

"Waaaaa !!! Trop beau l'machin... J'vais m'le faire. Dois être super riche c'gros monstre."

Je fonçais tête baissée, pioche levé vers l'immense créature. Quelque chose percuta mon crâne puis ce fut le trou noir.
En me réveillant, je touchais lentement ma tête. Une bosse commençait à naître.

"Grrrrrr... L'est coriace l'bestiaux. Un abyssal meurs mais ne se rend pas !!! A l'attaaaaaaaaaaaaaaaaaque, beuglais-je."

Pour la seconde fois, je m'évanouï sous la puissance du choc. Une seconde bosse vint orner mon front. Tandis que je partais pour la troisième fois à l'assaut du dragon, un corbeau se posa entre lui et moi.

"Dégage, fiente d'bewok ! T'vois pas qu'j'suis en plein combat ?"

J'avais un plan : foncer, écraser le corbeau et me faire par la même occasion le dragon. Malheureusement, ce satané piaf devait être magique car je me suis retrouvé le nez dans la poussière, à un pouce de distance de cet animal.

M'asseyant, résigné, je pris le parchemin de ses pattes et entreprit de le lire. C'était Landvattir...

Citation :

Rejoins moi le plus vite possible à la fontaine qu'il y a au milieu des mines. Et amène ta barbe en vitesse, c'est très important ! Au fait, n'oublies surtout pas les parchemins...

Me tournant vers le dragon, je lui dit de ma voix rauque.

"Arf... J'vais d'voir t'laisser en vie sale bête. Mais la prochaine fois qu'j'passe dans l'coin, j'te f'rait ta fête..."

Et je me remis en route, mon casque frottait sur mes bosses qui me faisaient souffrir. Après des heures de marche, j'arrivais à la fontaine.
Quel endroit étrange... Une fontaine rouge au milieu des mines. De plus, la teinte pourpre était exactement la même que celle de Dredervick. La salle était plutôt vaste et donc je décidais de me placer au milieu de celle-ci afin de voir arriver Landvattir ou un quelconque ennemi...

Je l'attendis donc patiemment...

Au bout de quelques minutes, je le vis arriver, tout essouflé.

"Bah alors... T'as le feu aux fesses ou quoi ? Pouquoi qu'tu coures comme ça ?"

D'un geste, il me fit comprendre de lui remettre les parchemins, le temps de reprendre son souffle.

"Tiens, les v'la, mais j'doute qu'ils t'servent à què'ques chose... Surtout celui ou y'a écrit Zéro absolu... I'doit être naze."

Je regardais son visage ébahit alors que ces mains tremblaient sous l'émotion. Apparemment, il n'en revenait pas. Les parchos que je venais de lui filer étaient peut être balèzes en fait. D'un seul coup, son cri empli la salle.

"ENFIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIN !!! JE L'AAIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!"

Puis il me serra dans ses bras. Je le repoussais sans plus tarder.

"Hey mon gars, fais gaffe !!! J'suis pas un elfe moi... Evites d'faire c'genre d'trucs.
-Mais tu ne te rend pas compte, dit-il, la voix tremblante d'émotion. C'est un des sorts les plus puissants de ces terres. Il est extrêmement rare et cher.
-Euh... Cher comment ? demandais-je.
-Bah il doit valoir dans les 10 000, 12 000 stells. C'est un sacré cadeau que tu me fais là !"

Je crus que j'allais m'évanouïr. Autant d'argent venait de me passer sous le nez ?!? Et je ne pouvais pas lui reprendre, il allait sûrement me cramer la barbe avec ses sorts. Résigné, je lui dis en m'étranglant à moitié.

"Boarf... C'est normal. Faut bien s'aider entre frères. Bon c'est pas tout ça, mais j'dois r'tourner à Dred. J'ai presque plus d'bière et, que Dradik m'en préserve, j'espère qu'j'vais pas en manquer pour l'chemin du r'tour."

Je me détournais du mage en lui faisant un signe de la main et m'enfonçais dans les méandres des galleries. Il fallait à tout prix que j'aille oublier cet événement douloureux en me tuant la caboche avec de l'Abervick...

Samhendoss du 15ème de Septanoct de l'an III - La vallée brûlante.

NdT (Note du Traducteur) : Voici comment certains écrits relatent la participation de Dvarg au pillage de Thanitoria par l'alliance entre les damnés et les abyssaux.

Le jeune abyssal était impressionné...
Les meilleurs guerriers abyssaux avaient répondu présent et une bonne armée vampire était là également.

"Raaaaah... C'est ma première guerre, faut pas qu'j'déçoive not'e roi !"

Et le Närk-Holeptik se tint debout, à la porte de la cabine du Dalicéros. Il avait envie de casser les crânes de ces maudits buveurs de pisse. C'était la première fois qu'il allait sur le territoire nain et il ne fut aucunement impressionné devant la haute montagne qui le surplombait. Au loin, il vit la forteresse de Thanitoria, le but ultime de cette expédition...

"Bon, c'est pas tout ça, mais faut qu'j'commence le boulot. Manqu'rait plus qu'tous les gros s'ramènent et qu'ils m'laissent que des cadavres ! A l'attaaaaaque, beugla l'abyssal."

Malheureusement pour lui, tandis qu'il posait un pied sur l'échelle pour descendre de l'énorme bête de transport, il s'endormit...
A son réveil, un montagnard gisait sous lui. Se relevant d'un seul coup, il lui mit quelques coups de pioches avant qu'il ne se rende compte que Mortelame était déjà mort.

"Raaaah, j'me suis fatigué pour rien... L'était déjà crevé l'machin. Pfffff, vraiment, c'était plus ce que c'était les buveurs de pisse. A peine on s'approche qui crèvent déjà. Bon allé, j'y r'tourne !"

Et l'abyssal continua son avancé. Au loin, il aperçut un combat entre un damné et une purifiée. Armand, le damné, semblait fatigué de son combat et Dvarg en profita. S'approchant lentement de Ldina, la purifiée, il lui assena un énorme coup de sa pioche.

SPROTCH !

"Niark, niark, niark, gloussa l'abyssal tout en essuyant la cervelle de Ldina qui dégoulinait sur sa barbe. C'était gentil de m'laisser la finir l'suceur !"

Et au petit trot, il continua sa route. Sur les flancs des falaises de Mythril, l'armée damnée et abyssale se déployait.

"Waaaaa... Que c'est beau tout ce rouge, fit Dvarg."

En effet, les corps des nains commençaient à s'amasser le long de la falaise et leur sang rougissait les pierres. La terre s'imbibait peu à peu et la boue ainsi formée avait une violente teinte rougeâtre. Et cela n'était que le commencement...

"Bon aller mon p'tit Dvarg, fit le nain en se collant une baffe. Faut pas s'endormir... "

Et d'un bon pas il commença l'ascension de la falaise. Une fois arrivé en haut, sa maladie le rattrapa. Le Närk-Holeptik ferma peu à peu les yeux, sa tête partit lentement en arrière et tout le corps suivit…

« RoooOOOOOOoooonfl !!! RoooOOOOOOoooonfl !!! »

Une petite boule de poils dévalait la falaise à toute vitesse tandis que ses ronflements se répercutaient contre les parois, ajoutant encore un peu de bruit au vacarme environnant.

Après quelques minutes d’une dégringolade marquée par la traversée d’orties, de ronces et autres armes pointues laissées à terre, Dvarg se réveilla en sursaut, le corps couvert de bleus et d’écorchures.

« Grrrrrr… Si j’retrouve l’buveur de pisse qui m’a fait ça… J’lui enfoncerais dans l’crâne à coups d’pioche qu’c’est pas bien d ‘pousser les gens d’en haut d’une falaise !!! »

Et l’abyssal se mit en route pour la deuxième fois. Arrivé en haut, il leva les yeux vers les remparts de Thanitoria. La cité s’élevait haut dans le ciel et des espèces de torches électriques amenaient de la lumière sous les nuages sombres qui couvraient la montagne.

« Pffff, c’est vraiment des elfes ces montagnards… Z’ont b’soin d’trucs magiques pour faire d’la lumière. Nous au moins, c’est naturel… Bon aller, une p’tite gorgée pour m’remettre d’la montée. »

Dvarg sortit une énorme outre de sa besace et en vida la moitié en une gorgée.

« Arf… Va pas m’faire longtemps c’te truc. En plus, j’pourrais même pas aller à la taverne, i’boivent que d’la pisse ces nains là… Faut qu’j’pense à autre chose et vite, sinon j’vais vite déprimer devant cette saleté d’ville… »

L’abyssal se jeta alors sur le premier montagnard qu’il vit : Bamli. Le combat s’engagea mais il était inégal. En effet, le montagnard n’avait aucun équipement tandis que le Närk-Holeptik disposait de tout un arsenal.

Les coups de pioches pleuvaient mais le montagnard encaissait plutôt bien. Tout à coup Dvarg leva sa pioche, il sentait que c’était l’ultime coup, celui qui terrasserait une bonne fois pour toute ce buveur de pisse.
Il cria pour se donner du courage et mettre toute sa force dans ce coup.

« YaaaaaaaAAAAAaaaaah !!!

…

RooooooooOOOOOOOOOoooooonfl !!! RooooooooOOOOOOOOOoooooonfl !!! »

Comble de malchance, l’abyssal s’était endormi sous les yeux ébahis de son adversaire qui avait esquivé le coup sans effort…
Ouvrant les yeux, Dvarg contempla cependant le cadavre de Bamli.

« Yep !!! J’ai réussi à l’tuer !!! Ca m'en fait trois ! »

Mais un damné se tenait debout sur le corps encore fumant. Il avait un large sourire narquois et se contenta de dire.

« Œil pour œil, dent pour dent. Tu as tué une de mes proies, c’était à mon tour de te rendre la pareille. »

Et Armand lui fit un clin d’œil moqueur.

« Grrrrr, fulmina intérieurement l’abyssal. Si il veut jouer à ça, et bin on verra qui qu’c’est qui tuera l’plus de nains à la fin… »

Et le Närk-Holeptik s’assit tranquillement afin de reprendre des forces. Il faudrait bientôt passer les portes de la forteresse et ça ne sera pas une mince affaire…

NdT : pour plus de précisions, un recueil de la bibliothèque d'Ertuën fait mention de cette bataille dans un ouvrage intitulé Pillage dans les règles de l'art. Malheureusement, il semblerait que la fin de l'expédition se soit mal déroulée et qu'aucun témoignage n'a pu être recuilli quand à l'issue finale...

Velniss du 19ème d'Octurnact de l'an III - Dredervick.

Je me trouvais dans la taverne, lorsque, tout à coup, on entendit la phrase redoutée par tous les nains.

" Les gars y’a plus de bièèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèère !!! "

"Impossible, m'écriais-je. La réserve n'a pas d’fin !!!"

S'ensuivit une énorme panique que l'on avait rarement vu dans la cité abyssale. Les deux dernières fois que cela s’était produit, les raisons étaient tout autre. La première, pour un elfe qui avait osé se présenter devant la porte des âmes, tous les nains s'étaient alors rués pour pouvoir frapper en premier le moche aux longues jambes et aux oreilles pointues. La deuxième, s’était de nouveau à cause d'une personne se présentant devant la porte des âmes, mais, cette fois-ci, il s'agissait d'une naine abyssale, fait assez rare pour susciter quasiment une guerre civile au sein de la population de Dredervick. Bon, je n'étais pas présent à cette époque, mais c'est ce que me racontent les anciens... Ce dont je doute un peu vu l'état de leur caboche.

Prenant part au mouvement de foule, je commençais à courir à l'extérieur pour voir ce qu'il se passait. Mais d'un seul coup, tout le monde disparut... Plus personne, rien... Juste une douleur atroce sur tout le visage.

Je m'assis juste en dessous de la statue de l'illustre Dradik et tâtait ma face complètement ravagée.

"Pffff... Si j'attrape c'lui qui m'a marché d'ssus, j'lui f'rait bouffer ces dents !!! Bon c'est pas tout ça, mais j'vais voir où qu'i'qu'sont les autres..."

Je sortis du Hall pour me retrouver devant la porte des Ames... Le vent soufflait sur la faille qui se présentait devant moi. Personne n'était là, les abyssaux avaient quitté la cité.

"RaaaaAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaah, beuglais-je. Qu'est-c'est qu'ça ?!? D'abord la bière et après tout l'monde fout l'camp. J'suis sûr qui sont allé s'murger à Urpis ces salauds... Bon bah en route alors, j'les trouverais p'têt là bas."

Je me mis en route, mais à peine avais-je fait quelques mètres qu'un corbeau se posa près de moi. Il tenait en son bec un parchemin mais ne voulait pas le laisser tomber. Après quelques minutes passées à lui courir après sans réussite, je fouillais dans ma besace pour voir si je n’avais pas quelque chose à lui donner.

"Bon, ça devrait faire l’affaire, fis-je en sortant un fromage plus vert que jaune."

Je m’approchais en lui parlant lentement.

"Hoééééé… M’sieur du corbeau.
Qu’vous z’êtes balèze, qu’vous sentez bon.
Si votre âge s’rapporte à vot’e touffe de plume,
z’êtes l’plus jeune des piafs de ces bois."

Le corbeau s’approcha, fit tomber le parchemin et prit le fromage à l’étrange couleur. Après l’avoir dévorer, il s’envola. Je le regardais s'éloigner, un sourire sadique au coin des lèvres.

"Niark, niark, niark. Va pas passer la nuit l’piaf, vu l’état du truc qui vient d’bouffer…"

Je déroulai le parchemin en me demandant qui pouvait bien m’écrire.

"Ca doit être Burgt pour s’foutre d’mon retard…"

Après une bonne demi-heure de déchiffrage pour lire les trois lignes inscrites, je repartis vers Dredervick en maugréant.

"Pfffff… C’est vraiment trop injuste ! Y’a tous les abyssaux qui partent en quête et moi j’me r’trouve là, seul, à garder la cité. Tu parles d’un nouveau grade…"

D’un seul coup, une idée germa dans mon esprit.

"Hey ! Mais si y’a p’us personne, j’vais pouvoir m’beurrer la gueule à la taverne tout comme j’veux !"

Je me mis alors à courir comme un dératé. Puis, entrant dans la taverne et en voyant le boxon, je me rappelais pourquoi j’étais sortis.

"RaaaAAAAAAAAAAAaaaaaaaaah !!!! Y’a p’us d’bière ! Autant qu’j’me suicide ti suite."

Je m’assis au sol, enlevai mon casque et pris ma hache et ma pioche. J’étais décidé à me fendre le crâne avec mes deux fidèles armes.

"Adieu monde cruel ! Si y’a p’us d’bière et qu’j’suis coincé ici (bah quoi, j’vais pas désobéir à Tharok, c’est l’boss quand même) autant qu’j’me tue au milieu d’mon endroit préféré : la taverne."

Je levais alors ma hache et ma pioche et les abaissai d’un seul coup, puis : plus rien…

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Note du traducteur :
Vraisemblablement, une fois l’épreuve gagnée, Dvarg fut retrouvé par les premiers arrivants gisant au milieu de la taverne, ses deux armes en main et son casque au sol, ronflant à en faire trembler les murs.
Sa maladie avait encore frappé…

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